Le
dimanche 20 août vers 22 heures, un homme de 51 ans, connu pour
faits de violence, fonçait
avec son véhicule sur des policiers dans le 18ème arrondissement de
Paris.
Obligé
de
s'arrêter net dans sa course, le
forcené est
alors sorti
de sa voiture et a
crié
« Allah Akbar » avant d'être appréhendé. L'enquête
n’a
pas retenu la
qualification d'attentat
terroriste et
l'auteur
a été interné. Dans
la presse, on pouvait lire
peu
après :
« Les
attaques de déséquilibrés criant que ''Dieu
est grand''
se sont multipliées depuis 6 mois » (France
Soir, 14 septembre).
L'ennemi
qui fait la guerre à la France serait,
dit-on,
plus dément que soldat. Doit-on
le soigner ? Ou pouvons-nous en guérir ?
«
All
I want
is Al-Qamar »
Ce
même soir du 20 août, la circulation reprit vite normalement.
« Circulez, semblait-on dire, il n'y a rien à voir ».
Mais l'incident de la course folle échauffa les esprit de quelques
jeunes qui, profitant de l'effervescence et de l'émoi causés par le
''fait divers'', électrisèrent quelque peu le quartier alentour.
Peu
avant minuit, le mur d'une des rues adjacentes de ce même quartier,
vierge de tout graffiti une heure auparavant, portait les toutes
nouvelles et énigmatiques inscriptions suivantes : « All
I want is Al Qamar ».
Paris,
18ème arrondissement, 20 août 2017, 23h13
Réflexions
sur la guerre
Julien
Freund,
futur professeur de sociologie à
l'université
de Strasbourg, soutenait sa thèse en
1965 devant un jury prestigieux. Entré en résistance dans les mouvements Libération puis Combat, il avait participé au maquis de la Drôme. La guerre, il la connaissait bien. Se battre, il savait ce que cela voulait dire.A une
question qu'on lui posa au cours de
cette soutenance, il fit
donc une réponse nourrie
de sa propre expérience de l'ennemi. Une réponse qui
resta célèbre : « vous
pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les
pacifistes. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Du moment qu’il
veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes ».
« On
n'a plus qu'à se suicider !» lui fit-on remarquer avec ironie.
Justement, pensa probablement Freund : ne pas voir l'ennemi, ne
pas pouvoir, ou vouloir le reconnaître, c'est immanquablement une
mort sur ordonnance, et une irrémédiable faute politique.
Cet
ennemi, aux multiples visages, est le corollaire encombrant de toutes
les démocraties, régimes réputés les moins pires, mais les plus
faibles. Il veut la guerre, alors il l'a fait. Une guerre … des
armes bien sûr, mais aussi des mots, des peurs, des forces
matérielles et spirituelles. Une guerre totale pour une nouvelle
forme de totalitarisme qui est un projet et un programme de
destruction puis, après la nuit et le brouillard, de renaissance.
Ne
pas voir l'ennemi, c'est lui donner une chance de
survivre."La dificulté réside dans le fait que l'ennemi est aujourd'hui plus diffus, plus retors. Il se masque, déguise ses intentions, mais n'est ni irréel ni désincarné" (Pierre-André Taguief). L'appeler
par son nom relèverait presque de l'exploit. N'est-ce pas monsieur
le président ?
Le
29 août dernier, à la suite des attentats de Barcelone et Cambrils,
Emmanuel Macron désignait enfin l'ennemi : « Oui j'ose le
dire (…) la lutte contre le terrorisme islamiste doit être la
première de nos priorités. (…) Car rien ne serait plus absurde
que de nier le lien entre les actes terroristes que nous vivons et
une lecture à la fois fondamentaliste et politique d’un certain
islam. L’angélisme n’est pas de mise à cet égard ».
Combien
de fois depuis, a-t-il prononcé de nouveau ces mêmes mots ?
Zéro. Malgré les occasions multiples d'en marteler le diagnostic
après les autres attentats qui ont suivi.
Carl
Schmitt, « penseur de l’ennemi », était
juriste, philosophe, mais aussi proche du nazisme et ''expert en
totalitarisme'' qu'il connaissait de l'intérieur mieux que personne.
« L'ennemi est l'autre, difficilement cernable, (…) absent
d'un champ lexical normal ou habituel ». La première tâche de
l’État, écrit-il, est de « se
défendre contre l’ennemi qui veut sa destruction, (…) [car]
la
possibilité de la dictature s’oppose aux fragilités de la
démocratie. (…) La conflictualité, niée par les
démocraties libérales, est indispensable en politique »
(Libération,
3 août 2016).
Pour
Clauzewitz, toute guerre est un « acte de violence », dotée
d'un caractère particulier et original. Que faire ? Comment
réagir ? Faut-il s'opposer à la volonté de l'ennemi pour
l'empêcher de nuire, comment dans ce cas surmonter ses propres
incertitudes et hésitations ? Comment répondre à un conflit
qu'on n'a pas soi-même ni déclenché ni voulu ? Où commence
le réflexe naturel de défense et de survie ? Clauzewitz le
rappelle avec élégance : « Une guerre n'est pas un
phénomène opaque, elle peut être éclairée sous trois angles :
politique (pourquoi combat-on ?), stratégique (comment
combat-on ?), social (qui combat ?) ».
Dans
la pensée de Franz Rosenzweig, connaître
l’ennemi est une mise en disposition
tactique, sans quoi il n'y a pas de victoire et la guerre est perdue.
Tout dépend
du rapport que les hommes entretiennent
avec l’espace précise-t-il. La
manière dont on engage le combat avec l’ennemi dépend de la
conception que l’on a de son propre
territoire identifié à la vie même de
la nation.
Les
intellectuels n'ont jamais aucun mal à se convertir à une autre
religion.
Pour
Raymond
Aron,
l'ennemi est la
figure mythique du révolutionnaire, celui qui sort des lignes et se
dresse contre l'ordre établi. Les intellectuels marxisants de gauche
soutiennent et encensent l'ennemi.
Idolâtres, ils en aiment le symbole universel du faible qui sort
de l'histoire et prend soudain son destin en main. Au point que
ces mêmes intellectuels bien pensants
en
perdent
tout discernement, « impitoyables
aux défaillances des démocraties, indulgents aux plus grands
crimes, pourvu qu'ils soient commis au nom des bonnes doctrines.»
(L'Opium
des intellectuels,
1955). Ils
n'ont aucun mal
à se convertir à une nouvelle religion.
« La
mort de Dieu laisse un vide dans l’âme humaine (...). Seuls les
intellectuels sont capables d’inventer, peut être même de
prêcher, un substitut des dogmes anciens ».
La
guerre toutefois, la France a choisi de la faire, à sa façon.
La
France en guerre et la guerre de France
L’engagement
de l’armée française sur les fronts étrangers au Mali (opération
Barkhane), Irak-Syrie (opération Chammal), Somalie, Centrafrique
(opération Sangaris), golfe de Guinée et Liban, est
la
guerre contre l’ennemi
que
la France assume avec,
sur le terrain, un total d'environ 6500 soldats.
La
hausse prévue de plus de 5% du budget de la défense pour 2018 (sur
un global de 34.4 milliards d’euros), entérine une réalité que
beaucoup font encore semblant de ne pas voir : faire face sur le
théâtre des Opex (opérations extérieures), mais aussi et surtout
relever le défi du danger qui menace la France (opération
Sentinelle). Les moyens humains vont être renforcés pour atteindre
un budget record de 50 milliards d’euros d’ici 2025. L’effort
porte déjà sur le renseignement et la cyberdéfense, ainsi que sur
la protection des sites sensibles (comme les dépôts de carburants
et de munitions).
Mais
la France en guerre qui s'assume, hésite encore à mener une guerre
de France qui s’enracine sur le territoire national.
Cette
guerre qui ne dit pas son nom est livrée contre le « terrorisme »,
terme générique plus justement appelé, selon les moments et les
personnes, ''djihadisme'', ''islam radical'' ou plus simplement
''islamisme''. Les tentatives désespérées des uns ou des autres
pour en minimiser la face cachée en disent beaucoup sur une
ambiguïté politique et médiatique durablement entretenue.
Julien
Aubert, député LR du Vaucluse, mettait les pieds dans le plat au
lendemain de l’attentat de Nice. Accusant « une classe
politique incapable d’endiguer le fléau [malgré] la liste
des atrocités [qui] s’allonge, il regrettait avec force une
passivité et une ‘’apathie qui règne ‘’ alors que « nos
ennemis nous lardent. (…) Nier la guerre, c’est refuser
de voir le monde tel qu’il est devenu parce que nous n’en voulons
pas » (Valeurs Actuelles, 21 juillet 2016). Nous sommes en guerre
contre Daesh, c’est-à-dire contre l’État
islamique donc contre un État
musulman, expliquait-il, « alors qu’une partie de notre
population se réclame de cette religion ; voilà le sujet
douloureux. » Ainsi, désigner l’adversaire c’est «
nous positionner par rapport à un groupe
social démographique [devenu] important ». La
faiblesse politique consiste donc à « protéger l’Islam en
en donnant une version édulcorée et
expurgée, et notamment en niant le fait qu’il
puisse être autre chose dans sa pratique qu’une
religion de coexistence pacifique. » Comprendre l’avenir,
disait-il enfin, c’est accepter de regarder cet adversaire en face.
Évoquer
simplement cette guerre, désigner nommément cet ennemi, est-ce
devenu de nos jours un ‘’défi osé ‘’ qui reste celui des
mots ?
Que
penser du communiqué laconique
de l’Élysée
et du silence de Matignon à propos de la mort au combat le 23
septembre dernier, de l’adjudant-chef Stéphane Grenier ?
Tué dans la zone irako-syrienne par l’État
islamique, dans des conditions qui restent floues, ce valeureux
soldat, ancien de Bosnie-Herzégovine et habitué aux fronts
moyen-orientaux, plusieurs fois distingué pour son
professionnalisme et son courage, n’a eu le droit qu’à un
hommage officiel discret, avec la seule présence de la ministre des
Armées, Florence Parly.
Que
penser de l'absence d'un seul membre du gouvernement aux obsèques,
jeudi 5 octobre 2017, de Mauranne et Laura, deux cousines sauvagement
assassinées à Marseille aux cris de « Allah est grand »
par un Tunisien de 29 ans, Ahmed Hanachi ?
Monsieur
le président, est-ce si difficile de se
battre contre l'ennemi ?
Comment
convaincre les Français de faire la
guerre quand
on hésite soi-même à en parler ? Sans
oublier toutefois
de demander à
tous d'accepter la
''fatalité'' du danger. Sans
oublier non plus
de bien se garder, dit-on,
de céder soi-même
à la violence ou à un quelconque sentiment de discrimination ou de
haine. Nous autres,
démocrates et humanistes,
sommes bien au-dessus de cela.
Notre
sagesse pense-t-on, nous protège de nous-mêmes. Au lieu de nous
défendre contre les autres.
« Vous
n'aurez pas ma haine »
hurlent très fort dans la
presse, à la télévision
et ailleurs,
certains
conjoints (heureusement peu
nombreux) des victimes
d'attentats : le
journaliste Michel Leiris qui a perdu sa femme dans la boucherie
immonde du Bataclan ; Etienne Cardiles, compagnon du policier
Xavier Jugelé abattu froidement d'une balle dans la tête par Karim
Cheurfi, le soir du 20 avril 2017 sur les Champs-Élysées.
En
acceptant de ne comprendre ni
la guerre qu'on leur fait,
ni l'ennemi qui la livre, ces
proches, meurtris mais curieusement
christiques, ne
portent-ils
sur eux l'habit
du martyr qui souffre mais ne demande pas de châtiment ? Tous
les Français doivent-ils leur ressembler? Doit-on accepter le
sacrifice pour expurger un crime imaginaire qui
aurait été commis ?
Au nom
de quoi, ou de qui, doit-on s'excuser de vivre pour accepter de
mourir ?
Le
combat contre l’islam politique est avant tout culturel nous dit
Gabriel Martinez-Gros. « A quoi sert l’arsenal sécuritaire,
écrit-il, qu’il soit policier, militaire ou juridique, si l’on
n’a pas la force morale de s’en servir, ou si l’on s’interdit
la lucidité de voir le réel tel qu’il est ». Il y a une
faiblesse coupable de l’État reconnaît l’historien dans son
essai, Fascination du djihad. Fureurs islamistes et défaite de la
paix (Paris,
2016).
Le « désarmement idéologique de l’État » explique-t-il,
est dû à l’ultra-pacifisme aveugle qui refuse la violence, à
l’excuse sociéto-moralisatrice qui victimise les criminels, et à
la culpabilisation de nos sociétés occidentales invitées à
réfléchir sur les fautes du passé. Ce discours public de
ressentiment obligatoire et quasi martyrologique est incapable de
lutter contre l’ennemi islamiste infiniment supérieur en
propagande, et en haine.
L'utopie de nos pays ramollis par l'idéologie
des bonnes intentions, prévient Karl Popper « conduit les
sociétés occidentales à tolérer sur leur sol l'intolérance au
nom de la tolérance » (La société ouverte et ses
ennemis, Paris 1979).
C'est
qu'il existe un complexe européen d'infériorité historique qui
voit dans le passé colonial et les crimes du passé comme le
titrait encore récemment la revue Orient XXI ( « Nos crimes en
Afrique », XXI-n°39, juillet 2017), une source de mal et
de contre-modèle honteux qui force à racheter la faute originelle
par une autoflagellation permanente. Un meaculpabilisme
s'est répandu dans les esprits : « Le méchant, ce
n'est pas l'autre, c'est moi. Je suis responsable du mal qu'il me
fait. Après tout, je l'ai bien mérité ! »
Ce
n’est plus la guerre qui devient une fatalité, mais l’impuissance
qui est la nôtre, face à elle.
Face
à l'islamisme barbare qui massacre les innocents, que faut-il
faire ?
A-t-on
le droit de critiquer l'islam dont cette barbarie se réclame ?
Peut-on de nos jours vouloir la mort, la sienne propre et celle des
autres, par simple croyance religieuse ?
Comment
dépasser cette difficulté de définir l'ennemi pour le combattre ?
Est-il
donc
plus important de ne pas passer pour islamophobe que de se battre
contre l’ennemi ? La
moindre critique de l'islam passe pour du racisme. Mais le vrai
crime,
l'antiracisme ne
veut pas le voir.
On
évalue l'ennemi selon la menace existentielle qu'il représente. Or,
nous dit Alexandre Del Valle dans son excellent essai (Les
vrais ennemis de l'Occident,
Paris 2016), la
nature de la menace islamiste est
asymétrique
car
il s'agit d'un ennemi ''non conventionnel'' qui n'est pas
un État constitué ni une armée au sens classique du terme. Cet
ennemi est inédit dans ses réseaux, son organisation, sa
propagande, ses méthodes. Le projet politique de conquête et
d’asservissement dont fait preuve aujourd'hui l’islamisme
politique
repose sur la légitimité spirituelle d'une religion : l'islam.
Pas facile dans ces conditions d'identifier et de nommer l'ennemi.
« L'islam n'a rien à voir avec cela nous dit-on, les
terroristes ne sont pas de vrais musulmans ». Mais que faire
quand le Coran est brandi comme le Petit
Livre
rouge ?
Que
faire quand des textes, dits sacrés par les uns qui disposent bien
sûr de la liberté confessionnelle, sont lus à la lettre par les
autres qui y voient un
slogan emblématique de ralliement, une
incitation explicite aux discriminations, un
appel incantatoire à
la violence et à la haine ? Par
exemple, la
sourate 60 du Coran, dite ''le butin'' justifie
par la foi le
recours à la guerre « contre les ennemis d'Allah ».
Cette
violence est fondée sur une lecture ''orthodoxe de l'islam'' et
« sur un discours cohérent dont ne disposent pas les autres
groupes violents » (Del Valle, opus cit. p. 191).
L'islamisme
est un totalitarisme
« Personne
ne nous dit jamais où il est, le vrai islam. (…) En Arabie
saoudite? En Iran? Dans les théocraties soft d'Afrique du Nord qui
persécutent les buveurs d'alcool et les homosexuels, qui violent les
droits des femmes et la liberté de culte et de conscience? (…) L'islamisme
possède l'ensemble des caractéristiques structurelles des
fascismes » (Zineb
El Rhazoui, Figaro vox,
11 novembre 2016).
Pour
Alexandre Del Valle, la menace totalitaire de l'islamisme tire sa
force d'une incontestable légitimité théologique et canonique :
la lecture littérale du Coran, des hadiths
de la Sunna, de la Sîrah
(vie de Mahomet), et du Fiqh
(application et interprétation de la Charia). La jurisprudence
sunnite classique qualifie le
non-musulman
à la fois d'ennemi politique et d'adversaire religieux (Del Valle,
ibid, p. 215 à 219). Tout martyr de la foi (Coran, IX, 52 ;
LVIII, 19) est « le bras armé de Dieu » (VIII, 17). La
guerre est donc partie intégrante de l'islam (chapitres 8,9,47,48,
59 du Coran). La vie du prophète Mahomet est un récit de guerre
(Maghâzi).
L'imam
est celui qui partage le butin, fruit du djihad,
selon le principe du fay (redistribution
des biens volés aux non-musulmans). Ainsi, dépouiller l'infidèle
(ou mécréant) est un acte de foi : « quel meilleur
encouragement pour les ''islamo-délinquants'' recrutés par Daesh ou
Al-Qaïda en Occident ou ailleurs. (…) L’État islamique ne
fait que dire le droit musulman classique, jamais remis en question
depuis le Xe siècle et enseigné tant dans les pays musulmans
sunnites que dans les centres islamiques européens» (Del valle,
ibid, p. 225 puis p. 231).
L'islamisme
est inspiré à la fois du national-socialisme nazi et de l'idéologie
révolutionnaire du communisme.
L'arme stratégique de la terreur y
est identiquement utilisée aux mêmes fins d'instaurer un pouvoir monopolistique communément appelé ''islamo-fascisme'' . Il y a
de toute évidence « l'apport stratégique des influences
révolutionnaires-marxistes » (Del Valle, opus cit. p.305).
L'islamisme
vise, en somme, à un nouveau coup d’État bolchevique.
Profondément anti-occidental et anti-capitaliste, son rejet
systématique du libéralisme et du culte de l'individu (si cher à
nos sociétés consuméristes), transforme potentiellement les
musulmans en un nouveau prolétariat mondial ''qui veut prendre sa
revanche''.
L'islamo-gauchisme
n'est pas un mythe, ni une invention purement théorique. Il
s'inscrit dans la continuité logique et funeste d'une extrême
gauche et d'une gauche devenue extrême, l'une et l'autre à bout de
souffle mais ne renonçant jamais à changer le cours de l'histoire.
Quitte à en faire table rase, selon la bonne vieille méthode
nihiliste.
Le
philosophe Pascal Bruckner dénonce la complicité de certains
groupes de gauche à l'égard de l'islamisme radical. Cette gauche
« des nouveaux collabo » à la recherche d'un prolétariat
de substitution, sont par exemple le Bondy blog, ou le site
Médiapart ». Enfin, poursuit-il, excuser le terrorisme, comme
le fait de manière incompréhensible le pape lui-même, est une
position consternante, et surtout contre-productive car la meilleure
façon de renforcer la violence, c'est de ne pas la dénoncer
(i24news,
24 septembre 2017,
émission
''Elie sans interdit'').
Du
national-socialisme, on connaît d'autre part, les liens
incontestables entre les Arabes et Hitler, liens dont la figure
tristement célèbre reste celle du Grand Mufti de Jérusalem, Amine
al-Husseini. On connaît moins la réelle admiration d'Hitler
lui-même pour les solutions radicales de l'islam, en particulier à
l'égard des Juifs.
D'ailleurs,
certains adeptes antisionistes n'appellent-ils pas ouvertement
aujourd’hui encore à ''terminer le travail'' contre le peuple
d'Israël ?
On
connaît enfin la dangereuse « banalisation des thèses
négationnistes en terre arabo-islamique » ('Del Valle, opus
cit. p. 292). Les grands classiques de la haine anti-juive comme
Le Protocole des Sages de Sion et Mein Kampf y sont
toujours des best-sellers. On sait qu'ils font aussi partie des
lectures favorites de l'UOIF en France.
L'ennemi
n'est pas seulement celui qui tient l'arme et tue. L'ennemi est aussi
celui qui le pousse à le faire. Les barbus de la gauche
bien-pensante sont les complices de la barbarie.
De
même, la volonté de déshumaniser l'autre pour mieux le détruire,
en commençant par l'identifier aux ''singes et aux porcs'', est
un moyen redoutablement efficace pour recourir, sans cas de
conscience, à cette barbarie.
Le
fanatisme sanguinaire de l'islamisme radical provoque « un
effet de contagion et d'identification » (Del Valle, p. 201)
auprès de musulmans de tous ages et conditions, auto-endoctrinés,
qui n'hésitent plus à passer à l'acte. Les attaques au couteau, à
la voiture bélier, à mains nues et même à l'acide, se multiplient
en Europe, y compris en France. Les fichés S et autres criminels de
droit commun ont fait place à n'importe quel ''volontaire
à la démence'' qui peut surgir au prochain coin de rue. Outre les
attentats de masse, comme à Nice le 14 juillet 2016 (86 morts, 450
blessés), ou celui de Berlin (19 décembre 2016, 12 morts, 48
blessés), de Londres (le 22 mars 2017, 8 morts, une cinquantaine de
blessés), de Stockholm (le 7 avril 2017, 5 morts, une quinzaine de
blessés), de
Barcelone et de
Cambrils
(13 morts, une centaine de blessés), les
attentats islamistes lowDe
même, la volonté de déshumaniser l'Autre pour mieux le détruire,
en commençant par l'identifier aux ''singes et aux porcs'', est
un moyen redoutablement efficace pour recourir, sans cas de
conscience, à cette barbarie.
Le
fanatisme sanguinaire de l'islamisme radical provoque « un
effet de contagion et d'identification » (Del Valle, p. 201)
auprès de musulmans de tous ages et conditions, auto-endoctrinés,
qui n'hésitent plus à passer à l'acte. Les attaques au couteau, à
la voiture bélier, à mains nues et même à l'acide, se multiplient
en Europe, y compris en France. Les fichés S et autres criminels de
droit commun ont fait place à n'importe quel ''volontaire
à la démence'' qui peut surgir au prochain coin de rue. Outre les
attentats de masse, comme à Nice le 14 juillet 2016 (86 morts, 450
blessés), ou celui de Berlin (19 décembre 2016, 12 morts, 48
blessés), de Londres (le 22 mars 2017, 8 morts, une cinquantaine de
blessés), de Stockholm (le 7 avril 2017, 5 morts, une quinzaine de
blessés), de
Barcelone et de
Cambrils
(13 morts, une centaine de blessés), les
attentats islamistes low cost ne
manquent pas, chacun en a des dizaines en tête.
Qualifiés
le plus souvent de déséquilibrés, occasionnellement de
terroristes, les
djihadistes professionnels et amateurs
ne sont plus islamistes dans
la bouche de celui-ci ou de
cette autre, que
par déduction inaudible au détour malencontreux d'une phrase de
passage ou d'une évocation abstraite. Le silence des journalistes
et des élus
tue. Impuissante
et muette,
l'opinion
publique
laisse
faire.
Vous
n'aurez pas ma haine ? Alors, vous aurez ma vie !
L’impunité
ouvre la voie à une défaite morale sans précédent. « C'est
la non-violence absolue des majorités qui ouvre la voie à la
violence des minorités » (Gabriel
Martinez-Gros, opus cit.).
Dans
la société française aujourd’hui, on ne peut nier qu’une
certaine fascination s’exerce à l’égard de ces criminels sans
(autre) foi ni loi (que la leur) qui passeraient presque pour des
héros. Quelle ne fut pas mon horreur un jour en salle des profs,
d’entendre une de mes collègues de français souhaiter étudier en
classe la « dimension romantique » des djihadistes en
Europe ! Est-ce désormais dans la poubelle qu’il faut
retrouver
les poèmes de Novalis et les récits de Chateaubriand ?
Inconnu,
étrange, incompréhensible, l'ennemi
intrigue, et même fascine.
Que
penser de la pièce de Mohamed Kacimi jouée à Avignon le 11 juillet
dernier intitulée ’’Moi,
la mort, je l'aime, comme vous aimez la vie’’ ?
« J’ai conçu la pièce comme une fouille archéologique »
se justifie l’auteur. Car, dit-il, « La
figure de Merah cristallise à elle seule toute les haines et les
épouvantes de la société française:
Arabe-musulman-algérien-beur-délinquant-racaille-tueur d'enfants
juifs, assassin de soldats". (L’Express, 22 juillet
2017).
Ainsi, la ‘’faute originelle’’ qui expliquerait
l’acte criminel et barbare proviendrait de la société française
elle-même, des peurs et des rejets qu’elle produit. Rappelons,
(est-ce un hasard ?) que le
même auteur excusait les propos anti-Charlie hebdo des lycéens de
banlieue en prétextant « la triste
vérité d'une génération de gamins largués, marginalisés,
méprisés qui ne croient plus rien de ce qu'on leur dit et qui
crachent comme ils peuvent sur une République qui ne les reconnait
pas.» (Figaro, 30 janvier 2015). Nausée.
La
radicalisation assassine de ces enfants mal aimés qui se vengent ne
serait donc qu’une regrettable maladie sociétale dont la seule
issue serait l’introspection nécessaire … de la part des
assassinés eux-mêmes, comme de leurs
proches et de leurs familles, invités à se repentir dans le
recueillement et l’amour du prochain au milieu des bougies, des
prières et des pleurs.
Le
pire, c’est que le processus mortifère de l’impuissance et du
ressentiment fonctionne à plein régime : « Vous n’aurez
pas ma haine » est la formule magique qui guérit les blessures
et fait tomber les armes.
Céline
Pina écrivait dans son blog : « Les associations proches
des Frères musulmans, comme Lallab et Coexist, pourront continuer à
faire de la propagande dans les écoles, (…) des colloques
d’islamistes [continueront la] diffusion de leur propagande, on ne
fermera toujours pas les mosquées salafistes, [les hommes refuseront
] de serrer la main aux femmes ou de conduire un bus [après
elles]. » (article du 2 octobre 2017).
Ces
derniers jours, deux salles de prières musulmanes à Sartrouville
(Yvelines) et à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), ont fermé
leurs portes à la demande de l’État pour « apologie du
terrorisme ». 17 lieux de culte musulman ont fait l'objet de
fermeture administrative temporaire. Moins de la moitié était
encore fermée fin septembre. La loi de la sécurité intérieure
prévoit (chapitre VII, Art. L227-1) que ces mêmes mosquées qui
diffusent une idéologie de haine ne pourront être fermées au-delà
de six mois … maximum.
« Ainsi,
les 147 mosquées dites tablighi (c'est à dire dédiées à la
ré-islamisation internationale) et les 120 mosquées salafistes
pourront rester ouvertes, de même que les 200 mosquées de l'UOIF »
(Observatoire de l'islamisation, 4 octobre 2017, Assemblée
Nationale, loi de sécurité intérieure).
Qui
est l'ennemi ? L'autre, qui me déteste et me tue ? Ou
moi-même qui l'ignore, et parfois lui souris ? Vous n'aurez pas ma
haine ? Alors, vous aurez ma vie.
Jean-Paul
Fhima